Yael Burstein

 

L’atelier de Yael Burstein est situé près de la gare centrale de Tel Aviv, dans un quartier où passent chaque jour des dizaines de milliers de voyageurs et qui se transforme petit à petit au long de la journée en un immense bordel à ciel ouvert, toujours bleu. Zone d’achat ou de troc de crack, sexe tarifé, lieu de “repos” des réfugiés érythréens entre autres, imprimeurs, et ateliers d’artistes…
Dans cet atelier en rez-de-chaussée qui ressemble à un garage tout blanc,  Yael travaille tous les matins étalant de la peinture à l’huile sur des coupures de journaux en langues diverses. Ces collages l’aident à chercher (de manière aléatoire) une forme qui un jour peut être deviendra sculpture; une pratique méditative qu’elle juge fondamentale dans sa vie artistique, tenter, essayer encore, échouer. Sculptures, collages, photographies, livres de recherches autour de l’archéologie précolombienne, l’oeuvre sculpté est le langage de Yael Burstein, sa réflexion physique comme métaphysique.
L’artiste pense et persiste de manière sculpturale car chez Yael tout est engagement.
« Pure Hard White World » (2019), son solo show vient de se terminer au musée de Tel Aviv et la reprise est difficile, le vide se fait clairement sentir.
L’atelier se trouve aussi dans un moment troublé, recueillant ce qu’il reste des expositions dans les musées ou les galeries et une période charnière à l’aune d’un prochain changement, cela est certain.
Pour son dernier solo Yael a construit un four de plusieurs mètres qui a permis de cuire sa plus grande sculpture,  celle qui vient d’être exposée au musée de Tel Aviv;  mais il semble que maintenant elle ait décidé de faire cuire du pain,  en attendant de trouver sa prochaine inspiration..

 

All pictures ©Yael Burstein  & ©anne maniglier

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